Congolaise de nationalité vivant en France.
Né et grandi à Kinshasa, la Capitale de la RDCongo.
Je suis née avec une touffe épaisse et bouclée sur la tête au point que les gens posaient souvent la question à ma mère de savoir si mon père était métissé ou blanc, car je ressemblais à un bébé quarteron.
Ma mère quant à elle est sombre de teint (bois d'ébène).
Cette tignasse sur ma tête m'a causé beaucoup de problèmes en tant qu'adolescente.
La qualité fournie de ma chevelure a toujours été difficile à coiffer.
Le défrisage ne durait pas longtemps.
J'ai plusieurs fois adopté une coupe homme, voire rasé mes cheveux complètement pour éviter le stress qui accompagne le changement fréquent des coiffures, le tressage, le défrisage, etc.
Je n'ai jamais été une fanatique des perruques ou du tissage.
Mon look a toujours été NATUREL (cheveux, peau et maquillage).
C'est lors de mon long séjour en Afrique du Sud que l'idée d'adopter la coiffure DREADLOCKS a commencé à flotter dans ma tête.
Comme la plupart des personnes issues de mon milieu communautaire, j'avais des fausses idées reçues sur les locks.
Je pensais aussi que c'était une coiffure réservée aux artistes (musiciens, peintres, danseurs, etc).
Dans mon entourage, les locks étaient synonymes de rébellion, de libertinage sexuel et de drogue.
Pour certains encore, une personne qui porte des locks n'est pas très hygiénique car les locks renferment beaucoup de saleté et d'humidité, ce qui dégage souvent une mauvaise odeur.
Les personnes très religieuses pensaient même que les locks étaient diaboliques car elles représentaient la croyance des rastafariens.
Mais il est toujours bon d'abord l'esprit ouvert et d'apprendre pour se débarrasser des fausses idées reçues.
Pour ma part, j'ai appris.
Cela a commencé par l'observation autour de moi en Afrique du Sud.
J'ai vu des femmes très respectables, des femmes politiques et influentes, des femmes éduquées et mariées, des femmes ministres dans le gouvernement, des femmes journalistes, ... qui portaient des dread locks comme coiffure.
C'était magnifique, propre et très authentique.
En quittant l'Afrique du Sud, je suis venue en France. Et dans ce nouvel environnement occidental, j'ai aussi rencontré différentes personnalités et caractères avec des coiffures locks.
Surtout dans le milieu chrétien anglophone où j'ai beaucoup plus évolué, j'ai même fait la connaissance des servantes de Dieu (apôtres et prophétesses) qui portaient des dreadlocks.
Une fois dans un rêve, alors que je n'étais pas encore complètement convaincue d'adopter cette coiffure des dreadlocks, je me suis vue dans mon pays la RDCongo, habillée comme si j'allais à une réunion avec des décideurs politiques influents; et chose étonnante, j'avais des dreadlocks comme coiffure sur ma tête.
C'était jolie, ça m'allait bien. Je suis tombée amoureuse de mon nouveau look dans mon rêve. Je l'ai reçu comme un message qui m'autorisait à adopter la coiffure.
C'est au mois de Décembre 2017 que j'ai fait mon départ locks.
(Oh, le tatouage sur mon dos? une autre découverte mais pas très importante puisque ça reste caché la plupart du temps)
TRANSPARENCE! TRANSPARENCE! TRANSPARENCE!
C'est l'un de mes points forts, c'est là que réside mon authenticité. Il vaut mieux se faire détester pour ce que l'on est que de se faire aimer pour ce que l'on n'est pas.
Vous voulez en savoir plus sur l'origine et l'inspiration des dreadlocks dans l'histoire, suivez ce lien et ensuite revenez sur ce blog pour lire la suite de mon article: http://afroculture.net/les-dreadlocks-une-coiffure-ancestrale-incontournable/
Pour ma part, cette coiffure que je porte est un symbole de la royauté qui est en moi.
C'est un symbole d'endurance, de discipline, d'authenticité, de pureté mais également de force (guerrière, lionne).
Ma coiffure représente ma personnalité.
Je suis une infusion d'exotisme et de modernisme.
Je suis le métissage des cultures, des mentalités et des histoires.
Je suis le croisement entre une vieille âme et un cœur d'enfant.
Je porte ma couronne sur ma tête, je la soigne bien et je l'aime comme ça.
De nos jours, il existe tellement de nouvelles techniques pour faire ressortir la beauté des locks, que ça ne gêne pas de les porter en entrant dans un palais royal ou dans une salle de sport.
C'est une coiffure qui coûte cher pour ses soins et sa maintenance.
J'utilise des huiles essentielles mélangée à de l'eau de source pour vaporiser mes cheveux chaque jour: les mêmes huiles sont utilisées pour les bains d'huile. J'utilise les shampoings à base de produits naturels. Et je fais la reprise de mes racines tous les mois ou parfois après deux mois. Mes cheveux sont ainsi aérés, en bonne santé, rafraîchis et sentent bons.
Quand on s'y prend bien, on écrit une belle histoire d'amour avec ses locks.
Aucun verset biblique ne m'interdit d'avoir des dreadlocks comme coiffure en tant que servante de Dieu.
C'est juste une perception culturelle que nous avons souvent dans nos communautés et que nous avons projeté sur nos assemblées locales. Les servantes de Dieu en dreadlocks sont rares dans nos communautés d'Afrique francophone et centrale. Mais la rareté n'est pas un péché.
Pareil pour les femmes congolaises occupant des postes élevés au sein des organisations gouvernementales, dans les portefeuilles ministériels ou dans les entreprises.
Encore une fois, la rareté!
En Afrique centrale, nous devons apprendre à avoir l'esprit un peu plus ouvert à ce propos.
Le monde évolue.
Que la femme congolaise/africaine ait un chignon sur des cheveux bien défrisés, un tissage brésilien, des tresses, des mèches, des extensions ou des dreadlocks, ce qui compte c'est ce qu'elle ramène sur la table et ce qu'elle a dans son cerveau afin de contribuer au développement de sa société.
Ne jugeons pas par rapport aux apparences!
J'ai choisi d'en parler car je fais souvent face aux réactions de choc ou d'étonnement dans ma communauté congolaise/africaine lorsque les gens découvrent que je suis congolaise.
Certains me disent: "Mais tu n'as pas du tout le look d'une congolaise, on dirait plutôt une guadeloupéenne ou une sud-africaine".
Mais je suis FIÈRE d’être CONGOLAISE. Un peu de différence ne fait pas de mal.
Cela ne m’empêche pas d’être sérieuse et responsable.
Cela ne m’empêche pas d’être ointe et mandatée par Dieu pour le ministère qu'il m'a confié.
La différence qui fait la différence!
Les hauts dignitaires politiques de l'ancienne Egypte portaient des dreadlocks.
Voici quelques exemples de femmes locksées qui m'inspirent:
Le Samedi 19 mai 2018, Meghan Markle (La Duchesse de Sussex) s'est mariée avec le Prince Harry au château de Windsor. La mère de la mariée qui est une noire américaine est entrée dans le palais avec sa belle coiffure locksée. Quelle élégance!
C'est une femme responsable,assistante sociale spécialisée en gériatrie.
Une autre femme locksée influente qui m'inspire c'est Ava Duvernay.
Première femme noire américaine à remporter, en 2012, le prix du meilleur réalisateur au Festival Sundance. Elle est aussi à l'origine de l'association l'AFFRM (African-American Film Festival releasing Movement) qui a pour vocation de faciliter le financement de films.
Militante, elle sort en 2015 un biopic sur Martin Luther King, Selma. Le film est centré sur les combats du pasteur en faveur des droits civiques des Afro-Américains.
Reconnue par ses pairs pour ses différentes œuvres, la réalisatrice a depuis toute jeune travaillé sur des sujets militants.
Notamment, elle avait couvert en tant que journaliste le procès OJ Simpson. Puis sa tante, Denise Sexton, actrice de théâtre, l'avait introduite dans le milieu des artistes. Avant cela, elle s'était tournée vers la publicité et les relations publiques, ayant même monté sa propre agence de communication média. Mais le cinéma l'a définitivement accaparée.
Notamment, elle avait couvert en tant que journaliste le procès OJ Simpson. Puis sa tante, Denise Sexton, actrice de théâtre, l'avait introduite dans le milieu des artistes. Avant cela, elle s'était tournée vers la publicité et les relations publiques, ayant même monté sa propre agence de communication média. Mais le cinéma l'a définitivement accaparée.
En mai 2018, elle est membre du jury du 71ème Festival de Cannes.
La Ministre sud-africaine de la Défense et des anciens combattants sous le gouvernement de l'ex-Président Jacob Zuma, Nosiviwe Mapisa-Nqakula
Mme Connie September très engagée en politique et une ancienne ministre sud-africaine Ministère du logement et des établissements humains
Elle a vendu plus de quarante millions d'albums dans le monde et reçu quatre Grammy Awards. On m'a souvent dit que je lui ressemblais avec mes locks.
Dans tout cela, ce qui est important c'est la personnalité, la façon dont on traite les autres humains et les valeurs personnelles que l'on défend et exhibe.
La plupart des personnes locksées que j'ai rencontrées ont des qualités remarquables.
1 Corinthiens 13:13
"Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande de ces choses, c'est la charité".
Que Dieu vous bénisse!
- Nanou Mukolonga











Article super intéressant et très encourageant. Merci
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